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¡ Yo decido ! 21 avril 2014 : 70e anniversaire du droit de vote des femmes.

Le constat concernant la situation des femmes dans le monde en 2013 reste accablant en termes d’inégalités, d’atteintes à leurs droits élémentaires et de violences.

  • Elles constituent les 3/5 des personnes les plus pauvres : elles ne perçoivent que 10 % de la masse salariale mondiale et possèdent seulement 1 % des richesses de la planète.
  • Elles représentent les 2/3 des analphabètes, et sont soumises à toutes formes de violences dans la sphère privée et publique, violences accentuées dans les pays en guerre.
  • Elles n’ont pas la maîtrise de leur fécondité dans de nombreux pays. Un avortement sur deux dans le monde est illégal et donc clandestin (le nombre s’élève à 20 millions) entraînant en plus des conséquences sur la santé, 47 000 décès par an.

Ces quelques chiffres montrent bien, si besoin était, la domination dans laquelle sont maintenues les femmes et l’exploitation qu’elles subissent, ici et ailleurs, de la part des hommes détenteurs du pouvoir et d’un système économique en crise et en restructuration qui les frappe les premières de plein fouet.

Les traditions, les constructions sociales et religieuses, les stéréotypes de genre continuent de faire des ravages à la seule raison que les femmes sont placées dans un statut d’infériorité et qu’elles sont « disponibles » à tout : une enquête des Nations Unies indique en 2013 que 99,3 % des Egyptiennes ont été victimes de harcèlement sexuel. L’Unicef, pour sa part, précise que 91 % d’entre elles sont excisées.

La mondialisation capitaliste, à la recherche de salariés à bas coût, licencie en Europe, notamment les femmes dont le taux de chômage est supérieur à celui des hommes, et délocalise les productions, comme au Bengladesh, l’un des pays les pauvres du monde.
Et puis, il y a la crise qui, si elle existe bel et bien, permet de pressurer encore plus les populations. L’application des plans d’austérité, imposés à toute l’Europe, a des conséquences directes sur les femmes.

La crise est également un terreau propice pour toute la frange d’extrême droite, réactionnaire, intégriste, masculiniste et revancharde. Celle pour qui l’égalité des droits entre les femmes et les hommes est inconcevable, celle qui au nom de la famille ou au nom de Dieu n’a jamais accepté que les femmes arrachent, par leurs luttes, le droit élémentaire à conduire leur vie sans la tutelle d’un père, d’un frère ou d’un mari. Celle qui au nom de la vie, dénie la vie de millions de femmes. A ce titre, le gouvernement Rajoy en Espagne en est la parfaite illustration. Dans toute l’Europe, ce courant rétrograde mène l’offensive.

La France n’y échappe pas et on l’a vu battre le pavé ces derniers mois contre le mariage pour tous, la PMA, propager des rumeurs sur l’enseignement de la théorie du genre à l’école, condamner les ABCD de l’égalité, revendiquer les stéréotypes.
Face à ces mouvements, le gouvernement français vient de céder en rase campagne, en repoussant sine die la loi sur la famille. Le ministère de l’Education nationale censure depuis quelques mois toute référence au mot « genre » dans ses circulaires et dans les manuels scolaires.

L’égalité femmes/hommes est un combat qui commence dès l’école. Il faut l’affirmer mais
les discours ne suffisent pas, il nécessite une vraie volonté politique et des actes pour changer les représentations sexistes et leurs conséquences sur la place des femmes dans lasociété en termes de formation, d’accès à l’emploi, de carrière et de salaire.

Lisez et diffusez le 4 p. Droits des femmes et des travailleuses.

Tag(s) : #Actualités-actions Education