Pour une augmentation du budget de l'Education nationale pour une véritable politique d'éducation prioritaire prévoyant :
- des moyens élargis en fonction des besoins sociaux et non en fonction d'un budget compressé
- un plan d'éducation prioritaire pour les lycées;
- moins de 15 élèves par classe ;
- des heures-postes pour les accompagnements de 6es ;
- des primes fixes REP et REP+ à tous les personnels travaillant en éducation prioritaire
- des augmentations de salaire pour tous ;
la CGT Educ'action appelle à la
GRÈVE DÉPARTEMENTALE
mardi 16 décembre 2014
AG à 10h à l'Université Jean Jaurès du Mirail
Manifestation à 14h30 Métro Capitole >>> Préfecture
Grève nationale et rassemblement
au Rectorat à 14h le mercredi 17 décembre 2014
Le 17 décembre sera présentée au CTM, Comité Technique Ministérielle, la carte des REP (Réseaux d’Éducation Prioritaire), ainsi que le texte (circulaire ? décret ?) qui devrait réglementer le fonctionnement général des REP.
La CGT Educ'action 31 combat un plan qui se réalise à moyens constants : les 350 millions d'euros sur cinq ans que le Ministère ne manque pas de mettre en avant ne sont qu'un redéploiement*. Aussi ce redéploiement se fait-il en diminuant les moyens des autres établissements. Un chiffre est absolument frappant : en 2013, 7637 établissements étaient labellisés ZEP, avec les oripeaux de ce qu'il restait de la politique d'éducation prioritaire initiée dans les années 80 ; rentrée 2015 : 1081 REP, dont 350 REP+. Combien d'écoles par REP ? À Toulouse, entre 2 et 4 écoles par REP. Faites le calcul...
C'est ainsi que, dans l'académie, les écoles d'Empalot et de Littré se voient exclues de l'Education prioritaire, tout comme les écoles du Garros à Auch. Comme si, en pleine explosion des inégalités et paupérisation renforcée d'une grande partie de la population française, ces écoles avaient vu leur structure sociale transformée !
La porte est fermée à des écoles ou des établissements, notamment ruraux, qui auraient pu prétendre, en raison de leurs caractéristiques sociales, à un soutien prioritaire de la part de l'Etat.
La CGT Educ'action 31 réclame, en outre, un plan d'éducation prioritaire pour les lycées, particulièrement pour les lycées professionnels. Mis en danger par l'idéologie de l'apprentissage, les lycées professionnels sont pour l'heure abandonnés par le gouvernement, qui n'a prévu aucun moyen supplémentaire pour ces établissements. Plusieurs d'entre eux sortent ainsi de l'éducation prioritaire : c'est le cas dans l'académie de Guynemer à Toulouse et de Clément de Pémille à Graulhet.
Pour ce qui est des établissements REP et REP+, l'état espère faire taire les collègues en leur agitant un relèvement de la prime d'éducation prioritaire de 50% en REP et de 100% en REP+. Sauf qu'en ECLAIR, devenus REP+, la prime était divisée en deux : part fixe et part modulable. Le relèvement de 100% ne concerne que la part fixe. Que devient le montant des parts modulables... ? Il est tout simplement intégré à l'augmentation de 100%, ce qui réduit beaucoup l'augmentation réelle de la prime. La CGT Educ'action 31 s'oppose fermement aux primes sous formes de parts modulables, mais demande que le gouvernement cesse de nous prendre pour des clampins. Au plus, l'augmentation de la prime en REP+ avoisinera en moyenne les 40% par rapport à l'ancienne prime ECLAIR.
En outre, ces primes, ainsi que celles destinées aux coordonnateurs de niveaux ou de disciplines, permettent de créer des postes à profil qui ne font que nourrir la hiérarchisation du système et alimenter la course à l'échalotte, sans qu'à aucun moment soit démontrée la pertinence de leur attribution. La CGT Educ'action réclame des augmentations de salaires, pour tous et l'arrêt des politiques de déstabilisation des équipes enseignantes par l'introduction de micro-hiérarchies compétitrices.
Surtout, ces primes ne semblent, d'après MM. les IA-DA(A)SEN (Inspecteurs-Directeurs de l'Académie), réservées qu'aux "personnels devant élèves", desquels, toujours d'après ces bons messieurs, sont exclus professeurs-documentalistes, CPE, AED, COP, infirmièr-es, assistant-es socia-les, secrétaires et chefs d'établissement. La CGT Educ'action réclame que l'ensemble des personnels des établissements prioritaires, à commencer par les personnels précaires et y compris les ATOSS soient concernés par les primes d'éducation prioritaires.
L'autre pan de cette réforme de l'éducation prioritaire est l'idée que les effectifs élèves/professeur vont être réduits. Le ministère pilonne son slogan "plus de maîtres que de classes". Sauf qu'à bien y regarder, ce système existe déjà avec les maîtres supplémentaires des RASED. "Un maître supplémentaire par école" précise en fait le document - non réglementaire - du ministère. Quoi de neuf ? Sans compter la récurrente rumeur qui annonce la disparition des SEGPA au collège et le probable redéploiement des professeurs des écoles de ces structures.
Dans le primaire, comme dans le secondaire, aucun nombre maximum d'élèves par classe n'est annoncé et "l'accompagnement continu" des élèves de 6es jusqu'à 16h30 n'est pas provisionné en heures-postes. C'est tout du moins ce que montre l'expérimentation REP+ des collèges Bellfontaine et Raymond Badiou (Reynerie) depuis la rentrée 2014.
Enfin, il est consternant de constater que les expérimentations continuent à servir de réservoir à économies budgétaires. C'est ainsi que l'expérimentation dite des "100 minutes" au collège Bellefontaine, qui a réduit depuis 4 ans le temps officiel de cours à 16h30 par enseignant avec 1h30 de concertation obligatoire, sert à justifier le refus de l'académie d'octroyer la pondération horaire 1.1 prévue par le décret sur le statut des enseignants paru en août 2014 qui a torpillé le décret de 1950.
Pour cette raison, et celles exposées plus haut, les personnels enseignants et éducatifs (CPE et AED) du collège Bellefontaine sont en grève depuis plus de deux semaines. La grève du 16 et l'ensemble des mouvements de cette semaine ont vocation à les soutenir. Vous pouvez aussi participer à la Caisse de grève vendredi 19 à partir de 20h à la Bourse du Travail à l'occasion d'un concert de soutien.
Enfin, les dernières annonces de la Ministre sur la répartition globale des moyens ont de quoi faire peur. Elle nous promet l'attribution des moyens par établissement en fonction de critères sociaux. Outre qu'à nouveau, la concurrence entre établissements et la triche sur les chiffres vont faire rage, la Ministre nous amène vers un système anglo-saxon à deux vitesses : les établissements des quartiers populaires récolteront les dotations globalement en baisse de l'Etat, tandis que les autres établissements s'appauvriront peu à peu, favorisant le départ des élèves vers les établissements privés. Un système sans aucune prétention à une éducation nationale égalitaire sur l'ensemble du territoire.
Lisez et diffusez l'appel intersyndical pour la grève départementale du 16 décembre.
Lisez et diffusez l'appel de l'AG inter-établissements du mardi 9 décembre.
Lisez et diffusez l'appel de la CGT Educ'action pour la grève nationale du 17 décembre.
Diffusez également ce tract de la CGT Educ'action 31 appelant aux grèves des 16 et 17 décembre.
* 70 millions par an sur un budget qui avoisine les 65 milliards d'Euros... cela fait 0.1% du budget de l'éducation nationale ! Un budget 2015, dont l'augmentation affichée de 2.4 % se reduit à 0%, si on tient compte de l'augmentation de la population scolaire (0.9%) et de l'inflation (1.5% envisagé au moment du vote du budget).