L'enseignement des langues vivantes,
dans leur diversité,
est un pilier de l'ouverture intelligible et sensible au monde,
dont notre société a tant besoin.
Il y a peu, la ministre de l'Éducation nationale présentait les premières lignes de sa réforme du collège. L'annonce sur l'introduction d'une 2e langue vivante obligatoire dès la 5e a été largement diffusée par les médias.
Faut-il rappeler que dans l'Académie de Toulouse a été mise en place une « expérimentation académique » : tous les élèves de 5e suivent 2h de LV2 depuis la rentrée 2014.
Aucun bilan n'a été réalisé et aucune évaluation n'a été menée pour acter les effets de cette expérimentation.
Nous ne comprenons pas qu'aujourd'hui cette expérimentation soit élargie à la France entière.
Nous nous battons pour un enseignement des langues vivantes digne de ce nom. Nous nous étions déjà opposé-e-s à cette expérimentation, pour plusieurs raisons :
-
celle-ci s’est faite au détriment d’une heure de LV1 en classe de 6ème.
-
nous considérons que 2h par semaine ne sont pas suffisantes pour initier l'apprentissage d'une langue vivante (3h par semaine étant un minimum pour conserver un contact avec la langue étrangère qui facilite l'enseignement et l'apprentissage).
Aujourd'hui, les annonces du Ministère vont plus loin encore. La réforme se réalise à moyens constants, ce qui signifie en pratique :
-
la suppression des classes bilangues et des classe européennes.
-
des moyens horaires hebdomadaires diminués en 4e et 3e (les élèves auront 6h de LV2 dans toute leur scolarité de la 5e à la 3e, comme c'est le cas aujourd'hui de la 4ème à la 3ème). Nous savons, depuis la réforme du lycée, que la baisse du nombre d'heures hebdomadaire en langue vivante est catastrophique pour les élèves et les enseignants, ces derniers ayant des objectifs à atteindre sans les moyens pour les mettre en œuvre.
-
des cours de LV2 en classe entière, jusqu'à 30 élèves par classe. Et on nous demande de travailler l'oral en priorité !
-
le choix de la LV2 sera très limité, et le risque est que les langues dites "rares" disparaissent.
Cela est dit clairement : il n'y aura pas de moyen supplémentaire pour l'enseignement des langues vivantes. Au contraire, les moyens octroyés pour les classes bilangues et européennes sont supprimés. Ce sont évidemment des objectifs économiques qui sont mis en avant, et non pas des ojectifs pédagogiques.
C'est pour ces raisons que nous demandons le retrait de ce projet, car il représente un recul pour l'enseignement des langues étrangères.
Nous revendiquons également :
-
le rétablissement de la 4ème heure de LV1 en 6ème.
-
le respect des 3h d'enseignement hebdomadaire aux autres niveaux.
-
des groupes de 12 à 15 élèves maximum en cours de langue vivante.
-
les moyens pour des classes bilangues ou européennes ouvertes à tous les élèves intéressés, sans sélection.
Toulouse, 16 mars 2015.
Diffusez ce communiqué de soutien aux langues vivantes autour de vous.
Signez et diffusez la pétition "Réforme du collège – NON à la disparition programmée de l’allemand de l’enseignement en France"