La Ministre, dans son adresse aux personnels, mentionne :
1. « Désormais, les carrières seront mieux rémunérées et mieux accompagnées. Nous revoyons ainsi tous les échelons de la grille afin que tous les enseignants, de leur recrutement à la fin de leur carrière, en voient les bénéfices. Cet effort, conduit dans le cadre du protocole Parcours professionnels, carrières et rémunérations de la fonction publique se déploiera sur les trois prochaines années : il se traduira concrètement dès le premier janvier 2017 et représentera au total un milliard d’euros, dont près de la moitié dès 2017.
2.
L’avancement sera régulier et transparent. Cela nous permet de repenser l’évaluation des enseignants pour mettre en place une véritable politique de développement des compétences et de gestion des ressources humaines à l’échelle d’une carrière. Conseiller, accompagner, former les enseignants, reconnaître et valoriser leur parcours et leur engagement au service de l’École de la République, voilàquels doivent être nos objectifs.3.
Pour cela, ils bénéficieront de rendez-vous réguliers au cours de leur carrière, qui leur permettront de bénéficier de possibilités d’accélération dès la classe normale et d’accéder dans le déroulement normal de leur carrière à la hors-classe. À travers la création d’un troisième grade, la classe exceptionnelle, nous ouvrons par ailleurs de nouvelles perspectives pour reconnaître et valoriser leur parcours et leur engagement au cours de la carrière. »Si ces annonces peuvent paraître intéressantes, la réalité en est tout autre !
En effet, après avoir étudié différentes situations de déroulement de carrière dans le nouveau contexte proposé (voir ci-après), il s’avère que de nombreux personnels seront laissés sur le bord du chemin.
Pire, certains qui avaient jusqu’à présent un parcours de carrière au plus rapide, risquent de se trouver pénalisés avec le nouveau rythme d’avancement par échelon, même en ayant un indice de rémunération plus élevé. Le passage annoncé automatique au 2ème grade (Hors classe) ne sera possible qu’après avoir, au minimum, 2 ans d’ancienneté dans le 9ème échelon (actuellement, être au 7ème suffisait) et surtout, son intégration plus ou moins rapide restera toujours assujettie à la manière de servir au regard d’un rendez-vous carrière, non défini pour l’instant.
Quant à l’accès au 3ème grade (classe exceptionnelle), il ne sera réservé qu’à 10% de l’effectif d’un corps, dont 8% ayant rempli des fonctions ou missions particulières (Directeur d’école, DDFPT – ex Chef de travaux, formateur...).
En définitive, même s’il ne veut pas dire son nom, ce grade est un grade à accès fonctionnel, que la CGT a toujours combattu.
Pour toutes ces raisons, la CGT Éduc’action est opposée à ce nouveau cadre appelé à définir les rémunérations des personnels enseignants, d’éducation et psychologues. Elle demande que de véritables négociations PPCR soient mises en œuvre dans la fonction publique, afin que soit prise en compte la perte du pouvoir d’achat subie par les personnels depuis de nombreuses années, en revalorisant, en conséquence, la valeur du point d’indice (le point a décroché de près de 14% depuis 2000). Dans l’attente, elle demande le versement immédiat de 400 € à toutes et à tous. Elle revendique, l’intégration de l’ensemble des primes et indemnités dans le salaire de base.
Enfin, elle exige une totale déconnexion de la rémunération avec l’évaluation. Ainsi la subjectivité des évaluateurs, ne pourrait plus avoir d’incidence sur le déroulement de carrière d’un agent.