Edito : La tension comme réponse à l’urgence sociale et humanitaire.
Cet automne, le gouvernement a fait le choix d’intensifier les interventions militaires sur des pays qui souffrent de conflits. Après les États Unis, la France est le pays qui largué le plus de bombes parmi les 15000 lâchées sur la Syrie ces deux dernières années. Un choix macabre de dégâts et de massacres au seul profit des marchands de canons.
Ce drame humain a pour conséquence la tentative désespérée pour des centaines de milliers de personnes de fuir le pays où elles ont tout perdu, avec l’espoir de ne pas y laisser leur vie. Le refus d’accueillir ces réfugiés de nos guerres est insupportable et nous devons exiger, en même temps que l’arrêt des interventions militaires françaises partout dans le monde, l’ouverture de structures d’accueil ici, en France.
La tension, c’est aussi la politique sociale de notre gouvernement. La loi travail qui a connu, contre elle, une mobilisation sans précédent a été l’occasion pour Manuel Valls d’user de la force dans des proportions rarement atteintes. Coup de force parlementaire avec le recours du fumeux 49.3 et usage de la force « publique » pour freiner, interdire et réprimer la mobilisation.
Dans le même temps la gestion sécuritaire des quartiers populaires est instituée comme seule réponse au désengagement organisé de la puissance publique. Le rapport du CNESCO montre une école française devenue la plus inégalitaire des pays développés avec une politique de l’éducation qui enfonce davantage ceux de nos élèves qu’elle prétend aider. Cela se traduit concrètement en Haute-Garonne par le risque de fermeture qui pèse sur le collège Raymond Badiou, situé au cœur du quartier de la Reynerie à Toulouse, au prétexte de mixité sociale ! Supprimer un collège de proximité pour faire disparaître les inégalités sociales et les difficultés scolaires, en aggravant plus encore l’enclavement d’un quartier et les difficultés d’accès au service public d’éducation, il fallait y penser ! La montée des incidents, parfois très graves dans certains établissements de la Région parisienne, mais aussi dans des lycées de notre département, prouve qu'il est urgent de nous mobiliser pour la mise en œuvre d'une véritable politique d'éducation prioritaire, afin de donner plus à ceux qui ont moins.
Destruction des services publics là où les besoins sont les plus pressants ; extension de la précarité (10 000 enseignants contractuels de plus qu’en 2012 au plan national) ; usage de la force et des menaces lorsque les résistances s‘organisent, telles sont les conceptions du « dialogue social » du gouvernement.
Face à tant de sujets de préoccupation, c’est la mobilisation de toutes et tous et l’engagement dans une CGT forte qui doit nous permettre d’avancer.
Lisez toute la lettre 13 de la CGT Educ'action 31 et diffusez-la !