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Mayotte. Entre dengue, covid-19, bidonvilles et équipes mobiles de sécurité : l'état français totalement défaillant.

La tension est grande sur l’île de Mayotte

qui a connu deux graves crises

économiques et sociales en 2017 et 2018

et où une partie de la population aujourd’hui

ne peut plus manger à sa faim.

 

A Mayotte, département français rappelons-le, comme partout ailleurs, le confinement est de mise, doublé d’un couvre feu entre 20 h et 5 h du matin.

Le COVID 19, qui s’ajoute à l’épidemie de dengue, y progresse rapidement et inquiète particulièrement le conseil scientifique mis en place au sommet de l’état depuis la crise sanitaire. Le système de santé y est particulièrement défaillant et les urgences sont saturées dans un département où 84 % de la population vit sous le seuil de pauvreté. Comment se laver les mains lorsque 1/3 des habitants n’a pas accès à l’eau ? Comment respecter la « distanciation sociale » lorsque les habitant·es sont entassé·es à plusieurs dans des bidonvilles ?

Les droits fondamentaux à la santé mais aussi à l’éducation, n’y sont pas effectifs et reprendre le chemin de l’école après le 11 mai paraît tout à fait illusoire.

 

Le déconfinement progressif annoncé inquiète au plus haut point la CGT Éduc’action Mayotte. Alors même que la majorité des établissements sont classés en Rep+, les salles de classe en nombre insuffisant sont déjà surchargées et les toilettes manquent tout comme les personnels d’éducation. Aujourd’hui Il ne s’agit plus de gérer la pénurie, mais d’éviter tout danger pour les personnels, les élèves et leurs familles. Quentin Sedes, porte parole de la CGT Éduc’action de Mayotte, estime qu’il est inenvisageable d’ouvrir les établissements scolaires sans la garantie de « gels, masques et dépistages massifs ».

Autant dire que l’annonce du président de la République laisse perplexe et inquiète fortement dans un département qui compte près de 100000 élèves, soit 40 % de la population (50 % de la population a moins de 18 ans).

A défaut de gel, masques et de moyens matériels concrets, le gouvernement a décidé d’armer les équipes mobiles de sécurité (EMS) de l’Éducation nationale de Mayotte (arrêté du 7 avril 2020*). Pour les enseignants l’urgence n’est pas là et la reprise s’annonce très difficile.

 

* L’arrêté du 7 avril 2020 stipule que « le ministère de l’Éducation nationale et de la jeunesse peut acquérir et détenir des matraques de type bâton de défense ou tonfa, matraques télescopiques et tonfas télescopiques, relevant de la catégorie D […], en vue de leur remise aux agents des équipes mobiles de sécurité, définies par les circulaires interministérielles des 23 septembre 2009 et 15 février 2010 susvisées, qui exercent leurs missions dans le Département de Mayotte. »

 

Lisez et diffusez le communiqué de la CGT Educ'action Mayotte.

 

Tag(s) : #Actualités-actions Education, #Anticolonialisme, #Antilibéralisme, #Covid-19, #Mayotte, #International, #Moyens pour l'éducation, #Précarité, #Services publics, #Éducation prioritaire