Dans le confinement,
les femmes, toujours victimes et dans le danger.
En la période actuelle de confinement dû au coronavirus, "les violences conjugales représentent l'essentiel des gardes à vue"*.
La plupart des audiences sont reportées et des détenus pour violence conjugale sont parfois remis en liberté en attendant leur futur jugement.
"Du 16 mars au 12 avril le ministère de l'intérieur a noté une hausse de 48% des interventions à domicile" liées à des violences conjugales et à des " différents familiaux".
De plus, de nombreuses associations professionnelles ont compté un nombre d'appels, s'élevant à 9000, depuis le 21 mars. Ils concernent tous des violences sexuelles et sexistes. Mais tous ces appels, malheureusement, ne déboucheront pas sur une plainte et un jugement.
La rareté des logements sociaux ou autres empêche le relogement des victimes, désirant quitter leur domicile. La crainte est alors que surgissent féminicides et infanticides.
De plus, le confinement a apporté aux entreprises des organisations économiques drastiques et donc du chômage technique, qui pourraient survivre lors du déconfinement. Ce seront les femmes qui en paieront les pots cassés.
Les femmes sont déjà les plus touchées par la précarité . Au déconfinement du 11 mai, elles subiront encore plus, et comme toujours, les représailles économiques (en plus des attaques de violences conjugales) : la précarisation de celles qui ont perdu leur emploi ou sont au chômage partiel.
Les violences contre les femmes sont deux sortes : les violences domestiques et les féminicides intimes ou collectifs.
EN FRANCE :
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Une femme est tuée tous les deux jours.
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Du 1er janvier au 23 février 2020, 14 femmes sont mortes tuées par leur conjoint ou leur ex-conjoint.
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En 2019, entre 122 et 149 femmes sont mortes tuées par leur conjoint ou leur ex-conjoint pour 121 meurtres en 2018.
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En 2019, 230 000 femmes sont victimes de violences conjugales.
MAIS AUSSI DANS LE MONDE ENTIER.
Dans les Pays d'Amérique Latine, en Europe, en Afrique, aux États Unis, au Canada, au Mexique, en Océanie, en Espagne, Norvège...
Les femmes subissent les comportements violents des hommes. Ces violences incluent les mariages forcés, les grossesses ou avortements forcés, les mutilations génitales, les lapidations, défigurations à l'acide, les agressions sexuelles, les viols, les violences conjugales, l'esclavage, le trafic de femmes et esclavage sexuel, les crimes d'honneur...
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Le 6 décembre 1989, à l'école polytechnique de Montréal, Marc Lépine tue 13 étudiantes, une employée et blesse dix autres femmes ;
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Le 22 juillet 2011, en Norvège, Anders Breivik , ultranationaliste et antiféministe, tue 77 personnes et en blessent 151 ;
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Le 23 mai 2014, à Santa Barbara (Californie) Elliot Rodgers tue 3 femmes et en blesse une. Sa haine des femmes le pousse au massacre. Des hommes sont aussi tués et blessés.
Ils sont tous trois des assassins de femmes, mus par une misogynie idéologique appartenant à la mouvance du masculinisme. Ils pensaient s'être faits voler le pouvoir par les femmes qui voulaient transformer le patriarcat en matriarcat.
De nos jours, le combat des femmes a permis des avancées légales, surtout en Espagne et au Mexique. Le féminicide est considéré comme un crime d'État.
Mais ces dispositions sont souvent peu appliquées comme la loi "Égalité et Citoyenneté", en France. Souvent les meurtriers restent impunis. Les droits humains ne sont pas respectés.
Et, les autorités, surtout l'État, démontrent leur irresponsabilité.
Comme le souligne la CGT, les 230 000 femmes victimes de violences conjugales sont aussi des travailleuses**.
Elles sont bien souvent, pour échapper à leur conjoint violent, contraintes à la démission ou au licenciement. Pourtant, leur travail constitue leur planche de salut pour assurer leur indépendance économique et échapper aux phénomènes d’emprise.
Il y a donc urgence, comme le prévoit la dernière convention de l’Organisation Internationale du Travail gagnée par les syndicats, à adopter des mesures pour sécuriser le travail des victimes et notamment :
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la mise en place de congés payés, à l’image de ce qui existe en Nouvelle-Zélande, aux Philippines ou au Canada ;
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le droit à des mesures de mobilité géographique, fonctionnelle et à des modifications d’horaires ;
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l’interdiction des licenciements des femmes victimes et l’allongement des délais de prescription des licenciements abusifs.
La ratification par la France de la convention de l’Organisation internationale du travail doit être l’occasion de mettre ces mesures à l’ordre du jour rapidement pour que la France se dote des meilleurs standards internationaux. La CGT demande la mise en place d’un cadre de concertation tripartite pour travailler sur les évolutions législatives et réglementaires à apporter."
*Le Monde du 25 avril 2020 « Le confinement est devenu un instrument supplémentaire pour exercer des violences » par Yann Bouchez Et Zineb Dryef.
** Communiqué de la CGT du 8 juillet 2019 : https://www.cgt.fr/comm-de-presse/feminicides-il-faut-securiser-le-travail-des-victimes