Baisse des DGH et suppressions de postes :
le Comminges laminé !
La disparition programmée de l’enseignement de la langue de Cervantès à la frontière de l’Espagne ?
Les professeurs d'Espagnol, en particulier, paient actuellement un lourd tribut sur l'autel de l'équilibre comptable des DGH en Comminges du Sud.
Concrètement, au collège d'Aspet, la professeure titulaire passe en complément de service à cause de 4 heures manquantes. Même constat en Espagnol pour le poste du collège de Saint-Béat.
Les professeurs d'Espagnol du Comminges, puisqu'il est ici question d'eux, sont très impliqués dans leurs enseignements. D'abord, dans leurs établissements. Les projets transfrontaliers (voyages, échanges) foisonnent. Ensuite, ils ont su tisser tout un réseau pédagogique inter-établissements pertinent et bénéfique à l'ensemble des élèves de la région ; réseau dont la pierre angulaire est Luchon en ce sens que son Lycée propose une section Bacibac (un titulaire du baccalauréat obtient son équivalent espagnol dans le même temps).
Le cas luchonnais, coup de massue et double peine !
Le LPO de Luchon bénéficiait jusqu'à présent d'une attention toute particulière de la part de l'Académie de Toulouse. Les raisons en étaient multiples : d'abord un riche passé culturel lié à l'Espagne. Ensuite, des raisons d'aménagement du territoire, aussi, liées à son enclavement permettaient à celle qui aime à se nommer la « Reine des Pyrénées », d'échapper aux restrictions drastiques puisqu'ici les distances se mesurent en dizaines de minutes et en cols à franchir.
D'autres raisons, plus obscures et opaques étaient (et restent) politiques : nous évoluons dans l'un des derniers fiefs socialistes de la Région, celui de la présidente de Région Carole Delga et l'impact médiatique de telle ou telle action locales peut prendre des proportions régionales surprenantes parfois.
Tous ces arguments ne semblent plus suffisants puisqu'un poste de contractuel en Espagnol disparait alors que le Lycée de Luchon s'enorgueillit de proposer une section Bachibac.
Le Bachibac n'a aucun souci de recrutement. Il attire des élèves venus de tout le Comminges via, entre autres les établissements cités plus haut. Les deux professeurs titulaires qui restent sont donc invités à absorber 9 heures supplémentaires, ce à quoi elles s'opposent.
Par ailleurs, le LPO Edmond Rostand de Luchon est sur le point de perdre un poste de CPE sur les 3 dont il dispose.
Cette décision a fait naître un vent de colère depuis deux semaines. Il ne faiblit pas : débrayages jeudi 18 mars, grève et manifestation très suivies le jeudi 12.
Par ailleurs, la grève des AED, qui s'associent au mouvement national depuis de nombreux mois provoque la fermeture des internats la semaine prochaine. Une heure d'information syndicale est posée pour le lundi 22 mars au sujet de la fermeture du poste de CPE lequel fédère, à ce jour, des colères et une incompréhension tues jusqu'à présent. En effet, lors des derniers conseils pédagogiques, le chef d'établissement faisait état des problématiques inquiétantes de l'établissement : "comment recruter rapidement afin de cesser l'hémorragie et la perte de nouvelles heures ?". Une des solutions serait de créer une option supplémentaire et d'augmenter l'offre de lits de manière conséquente.
L'incohérence est flagrante : davantage d'internes et moins de CPE dans le même temps.
S'intéresser à Luchon et au Comminges du Sud, c'est un peu comme relire Micromégas, de Voltaire. Avec une loupe, les incohérences sautent aux yeux : mépris de la langue espagnole à la frontière de l'Espagne, fermeture d'un poste de CPE alors qu'un de leviers majeurs du recrutement d'un établissement est l'internat et la vie scolaire...et que dire enfin des sommes invraisemblables investies par la Région dans les bâtiments de la cité scolaire : 11 000 000 d'euros investis en 10 ans pour un effectif total de 500 élèves. Qui dit mieux ? Il n'y a pas d'erreur de frappe. La Région a bien investi 11 millions d'euros en 10 ans. Que penser de cela ?