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Le rectorat toujours aussi cyniquement et pingrement sourd aux revendications des AESH !

Jeudi 8 avril,

les AESH étaient en grève.

Compte-rendu d'audience.

Après la journée de grève du 11 février qui a été un réel succès en particulier en Haute Garonne, une nouvelle journée de grève était appelée le 8 avril par une intersyndicale large et par la FCPE. Il est certain que la fermeture des écoles et établissements a pesé sur la mobilisation. Néanmoins, une AG réunissant une cinquantaine de personnes a eu lieu devant la Bourse du travail? Cette AG a permis un début de travail intersyndical pour élaborer des revendications et des pistes ont été ouvertes pour la suite de la mobilisation. Le rassemblement à Jean Jaurès a réuni une centaine de personnes. Des prises de parole ont eu lieu.

À l’issue d’une journée de mobilisation impactée par le contexte sanitaire et les difficultés de certain.e.s à nous rejoindre, une délégation de 6 AESH (CGT Educ’action, SNUIPP-FSU, FNEC-FP-FO, SudEduc, non-syndiquée) a été reçue en présentiel au rectorat de Toulouse ce jeudi 8 avril.

Nous avons été reçues par : Monsieur Bouquet (S.G. IA-DASEN Haute-Garonne), Monsieur Montoya (IEN-SDEI 31), Monsieur Chevalier (adjoint cabinet du recteur).

Cette délégation a porté les revendications suivantes :

– Abandon des PIAL, et recrutement d’AESH + création de brigade de remplacement

– Évolution vers un statut de la fonction publique ( création d’un concours, formation professionnalisante, mouvement des personnels…);

– Respect de l’entretien professionnel annuel;

– Revalorisation salariale : temps plein à 24h par semaine devant élève + heures connexes;

– Primes REP/REP+, Covid, informatique,

– Prise en charge des frais de déplacement en véhicule personnel,

– Gratuité de la cantine pour les AESH accompagnant des élèves sur le temps du repas,

– Harmonisation des contrats (rectorat / Déodat),

– Mise en conformité du rectorat sur les indices de rémunérations,

– Rattrapage de l’indemnité compensatrice de la CSG,

– Rattrapage des salaires depuis la signature des avenants.

Cette audience a été, comme à son habitude, très décevante. Nous avons été assurées de ne pas obtenir de réponse dans l’heure, mais par le biais de nos syndicats, pour ce qui concerne exclusivement l’échelle académique, c’est-à-dire, peau de chagrin. Pour le reste, à peu près tout puisqu’il est toujours question de budget, c’est vers le législateur que nous devrions nous tourner. Nous avons insisté sur leur concours pour faire remonter nos revendications à qui de droit.

Le PIAL reste, pour eux, la meilleure organisation possible pour accompagner plus d’élèves. Seule la quantité compte, ils ne doutent pas de la qualité du travail accompli alors que nous leur crions le contraire. D’après le Rectorat, le PIAL a notamment permis de repérer 144 AESH travaillant auprès d’élèves non-notifiés et de les ré-affecter. Le nombre d’élèves notifiés non accompagnés est donc tombé en Haute Garonne de 800 à 500. L’abondement en moyens n’est pas à l’ordre du jour, quant aux brigades de remplacement ils y pensent…mais pas trop pour l’instant. La mutualisation permettrait d’après eux  de déclencher l’autonomisation des élèves, en évitant la dépendance de l’élève à son AESH, occupée ailleurs. Le Rectorat utilise cet argument de l’autonomie des élèves pour justifier la perte des heures d’accompagnement, mais l’autonomie ne se décrète pas, et doit se construire progressivement; ce qui est loin d’être le cas  avec la diminution drastique des heures…En fait le critère important pour le rectorat est bien celui de la rentabilité! 

Le rectorat déplore la multiplication des notifications MDPH. Parfois par défaut en attente de place en institut spécialisé, un travail avec l’ARS est en cours à ce sujet, de même que sont envisagées la création d’unités d’enseignement externalisé. D’autres notifications, dites « de confort », sont contestées. Cette mise en cause de la MDPH ne peut que nous inquiéter!

Nous sommes mises en garde sur notre tentation d’intégrer la fonction publique, et d’entrer au mouvement comme les enseignants. Une gestion plus localisée, sur un territoire nous garantirait une affectation à proximité, moins coûteuse.

En ce qui concerne la mise en conformité du rectorat sur les indices de rémunérations, les retards de paiement, l’harmonisation des statuts et l’accès à l’action sociale, ça aurait été entériné. Il suffirait d’en faire la demande pour que nous soyons exaucées. À un bémol près, c’est peut-être encore dans les tuyaux, mais ça va arriver.

Sur le respect du cadre de gestion des AESH par les chefs d’établissements, on ne peut attendre du rectorat qu’un nouvel envoi du guide R.H. aux établissements. Et qu’il leur rappelle la loi quand nous subissons des abus et que nous le leur faisons remonter, notamment par le biais des syndicats. Pour exemple, la réquisition d’AESH pendant le confinement est illégale. Ceci a été rappelé à deux établissements cette semaine. 

Les chefs d’établissement vont être formés à la gestion des AESH, voire au pilotage d’un PIAL avant la rentrée prochaine. Les PIAL inter-degrés dont l’expérimentation est « une réussite » toujours suivant les critères du Rectorat  seront généralisés à la rentrée prochaine. La moitié 25/50 sont aujourd’hui « fonctionnels ». 

L’effectif des ULIS a également été abordé : dans les textes ULIS collège et lycée l’effectif est de 11 élèves maximum, dans les faits et en réalité il est autour de 18 élèves. M. Bouquet n’a pas démenti et admis cette réalité. Par contre, il a mis en cause les orientations de la MPDH, le nombre de plus en plus important des notifications. De surcroit, le manque de place en ITEP et IME implique l’orientation des élèves vers les ULIS en attente de place dans ces structures .Or, les ULIS doivent accueillir des élèves avec des situations d’handicap bien spécifiées dans les textes officiels.

Pour faire valoir nos droits un autre outil magique nous a été proposé, le guide AESH, lui aussi disponible sur le site du SDEI31.

Rien sur nos conditions salariales, ni sur la précarité dans laquelle ils nous laissent.

Nous sommes toujours autant méprisées.

Notre métier loin d’être reconnu, va devenir de plus en plus difficile.

Les Pials dont ils sont si fiers vont accroître les difficultés du métier, et  nous n’aurons pas pour autant de reconnaissance,  ni hausse de salaire, ni primes.

Il nous faut donc poursuivre la mobilisation

et cette journée en appelle d’autres !

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