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En cette rentrée, le manque d’AESH se fait encore plus crucial. Ainsi l’Unapei (Union nationale des associations de parents d'enfants inadaptés) relayée par de nombreux médias a une nouvelle fois alerté sur la détresse de familles d’élèves en situation de handicap dont plusieurs milliers sont déscolarisés en raison du manque de place dans des établissements spécialisés et du manque d’AESH à l’éducation nationale. Et  l’accompagnement se réduit souvent à quelques heures, du fait de la politique de mutualisation et du manque de moyens
Cette réalité est bien loin de l’image d’une société ouverte et inclusive, alors que les jeux paralympiques ont mis sous les projecteurs le handicap.
Les nombreux burn-outs, accidents du travail… et licenciements pour inaptitude témoignent de la maltraitance institutionnelle que subissent les AESH, les élèves et leurs familles. 


C’est dans ce contexte qu’intervient à la rentrée la mise en place de la prise en charge financière par l’Etat de l’accompagnement des élèves sur la pause méridienne. Le ministère a présenté cette mesure comme une avancée pour améliorer le salaire des AESH, suivant le principe du « travailler plus pour gagner plus » Cela a même donné lieu de la part du ministère à des affirmations mensongères dans la circulaire de rentrée, en prétendant que les AESH pourraient dès la rentrée accéder à un temps complet ! Or, 8h supplémentaires générées par ce temps méridien ajoutées aux 24h (temps de travail le plus courant des AESH) ne font jamais que 32h soit 82% d’un temps plein ! Sans compter que tous les élèves ne nécessitent pas d’être accompagnés sur ce temps spécifique.
Par ailleurs, le niveau de rémunération varie aujourd’hui suivant les collectivités. Avec la nouvelle loi, les AESH seront payé.e.s sur le temps cantine par l'État.  Il sera donc demandé de respecter la grille indiciaire nationale ministérielle en application. Cela signifie dans certains cas une perte de salaire pour les AESH qui effectuaient déjà ce travail, avec des conditions plus avantageuses de la collectivité!

 

Faisons le point sur la mesure
Qui est concerné ?
En plus des élèves déjà notifié.e.s par la MDPH sur le temps méridien, l’accompagnement pourra aussi prendre en charge  des élèves ayant été « signalés » (par les autorités, la collectivité, les équipes ou autres) pour lesquels un accompagnement pourrait être nécessaire. A noter le flou sur les critères de « signalement »
Les AESH qui effectuent déjà ce temps cantine via leur collectivité locale au moyen de convention de mise à disposition se verront proposer un avenant à leur contrat indiquant la durée et le nombre d’heures / semaines relatif au temps cantine. La mesure concernera ensuite les AESH volontaires.
En aucun cas, une AESH ne devra se voir imposer l’accompagnement sur ce temps. 

Missions :
Elles sont définies par la circulaire de 2017 : 
-accompagner des élèves aux gestes de la vie quotidienne.
-favoriser le lien social et l’autonomie
En aucun cas, l’AESH ne devra assurer des missions de surveillance par ex. Il faudra être particulièrement vigilant sur ce point sur le terrain. 

Pause :
La réglementation en vigueur prévoit 20 minutes minimum de temps de pause (pause comprise dans le temps de travail). Une pause bien insuffisante au regard des longues journées induites et de la pénibilité du travail. Nous exigeons que les AESH bénéficient d’une pause d’au moins 45 minutes, qui leur permette de se restaurer et de se ressourcer. 

 Bien des questionnements subsistent :

- Le flou concernant les élèves non notifiés mais qui seraient identifiés avec besoin
- La question du volontariat qui peut n’être que théorique sur le terrain
- Le risque de conflit dans les équipes si des AESH sont volontaires mais qu’il n’y a que peu de besoins : sur quels critères seront choisis les AESH ?
- Que se passe-t-il si aucune AESH n’est volontaire et qu’il y a des besoins, fera-t-on appel à d’autres AESH dans d’autres écoles ou établissements et dans ce cas dans quelles conditions (transports, pause…)
- La précarité soulevée par les avenants indiquant des durées ponctuelles : de quelques mois à une année scolaire maximum
- Les problèmes soulevés par des rémunérations en différé avec des incidences sur les aides sociales des AESH

Et surtout , il faut souligner le renforcement de la pénibilité induite par des journées à rallonge avec une pause réduite, ce qui aggrave encore plus les conditions de travail et mène les collègues à l’épuisement.

Les seules réponses du ministère face à nos salaires qui ne nous permettent pas de vivre dignement sont d’aggraver nos conditions de travail et la pénibilité de notre métier ! 
 La CGT Educ’action revendique un temps complet dès 24h d’accompagnement élève et un statut de fonctionnaire catégorie B. 
Seules ces revendications permettront une véritable reconnaissance et revalorisation du métier 

 

Des AESH respecté.es et revalorisé.es !

Retrouvez des informations complémentaires 

sur notre site académique

 

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