PRECARITE DANS LES VIES SCOLAIRES

AVEC LA CGT,

LES PERSONNELS DE MIDI-PYRENEES DISENT STOP !

Dans l’académie de Toulouse les mois de mai et juin ont été marqués par une certaine agitation dans les vies scolaires : campagne de pétition, rassemblements, assemblées générales et même grève. Depuis la « mise à mort » des statuts de MI/SE  et d’AE en 2003 (remplacés par les très précaires statuts d’AED et d’EVS) ces services n’avaient plus connus pareil agitation. La raison ? La précarité subie par ces personnels qui ne cessent de s’accroître : difficulté à mener de font études universitaires et emploi de surveillant, chefs d’établissements qui ne respectent plus les « maigres » droits des AED, menaces (malheureusement confirmées) sur le renouvellement des contrats des EVS…

Retour sur un mouvement qui ont l’espère fera tâche d’huile à la rentrée.

Haute-Garonne : une syndicalisation des AED de longue date.

Dans la foulée de sa participation active (et appréciée des personnels) au mouvement des MI/SE et AE en 2002-03 le SDEN-CGT 31 s’est tout de suite attaché à syndiquer les AED à la rentrée 2003. S’appuyant sur la diffusion du matériel national (et notamment le guide des droits des AED) les premières adhésions se concrétisent dès le début de l’année 2004. Certains de ces premiers adhérents participent à la rédaction de la pétition AED de l’UNSEN-CGT, expérience qui leurs donnera des idées…

A la rentrée 2006 le travail du SDEN-CGT  31 en direction des personnels de vie scolaire s’amplifie encore : élaboration et diffusion d’un « 4 pages » local, mise en place d’une permanence syndicale hebdomadaire spécifique, journée de formation syndicale… Le crédit de la CGT Education s’accroît considérablement auprès des personnels de l’académie.

La colère monte dans les vies scolaires.

            Face à la multiplication des motifs de mécontentements le SDEN-CGT 31 élabore une campagne de pétition devant déboucher sur un rassemblement et une assemblée générale. La pétition reprend les principales revendications locales des AED (en s’inspirant de la pétition de l’UNSEN) : respect des droits existants des AED, attribution de congés concours et examens sans compensations de service, création d’instance de représentation et de défense syndicale…

             Cette campagne est proposée au conseil syndical régional de la CGT Education Midi-Pyrénées, la mobilisation devient académique. Un premier rassemblement devant le Rectorat de Toulouse est appelé pour le 30 mai ainsi qu’un rassemblement des TZR, lui aussi appelé par la CGT éducation Midi-Pyrénées. Dans la demande d’audience,  il sera aussi question des contractuels enseignants. Le rassemblement du 30 mai devient donc un rassemblement contre la précarité et la précarisation dans l’éducation nationale, en défendant 3 catégories de personnels particulièrement touchées.

Une mobilisation qui prend.

            Des équipes se constituent  pour faire la tournée des vies scolaires, tract et pétitions à la main, principalement dans l’agglomération toulousaine mais aussi dans d’autres villes de l’académie (Albi, Montauban, Muret…). Au 30 mai la campagne de pétition s’annonce bien, plus d’une cinquantaine de personnels participent au rassemblement et les médias locaux relaient largement la mobilisation. Toutefois le Rectorat ne cède rien, se déchargeant totalement sur la seule compétence du Ministère pour répondre à nos revendications.

            L’assemblée générale qui suit propose donc de monter d’un cran la pression. Des collègues d’un collège de Toulouse ont d’ores et déjà décidé de se mettre en grève le 05 juin (pour protester contre le non paiement des heures d’ « école ouverte » et la dégradation des conditions de travail). Mis en confiance l’AG appelle à la grève pour le 07 juin. La CGT Education Midi-Pyrénées dépose un préavis, suivie par Sud Education 31 et la CNT Education. La Fédération Syndicale Etudiante et Sud Etudiant soutiennent le mouvement et relaient l’appel sur les facs.

            Malgré les manœuvres du Rectorat (qui n’a pas confirmé le dépôt du préavis aux chefs d’établissement qui l’appelaient pour vérifier) la grève est plutôt bien suivie dans les vies scolaires de l’agglomération toulousaine (avec plusieurs établissements à 100% de grévistes). D’autres établissements de l’académie suivent également la grève, notamment à Muret, Tarbes ou dans le Gers.

            L’AG organisée ce jour rassemble une quarantaine de personnels représentant  principalement des établissements de l’agglomération toulousaine mais aussi du Gers et de l’Ariège. La plate-forme de revendication s’élargie, notamment aux revendications des EVS qui souhaitent conserver leurs emplois mais avec des contrats non précaires.

            La période tardive ne permet pas d’envisager une poursuite immédiate du mouvement. Tout le monde est également conscient de la nécessité d’élargir le mouvement au niveau national. C’est pourquoi l’AG lance un appel à l’ensemble des syndicats de l’Education Nationale pour qu’ils prennent des initiatives en faveur des précaires de Vie Scolaire dès le mois d’octobre 2007.

            Un nouveau rassemblement est toutefois organisé le 20 juin pour remettre les pétitions : 360 signatures d’AED et 260 de soutien. Un succès ! Et des feuilles de pétition arrivent encore aujourd’hui au local du SDEN-CGT 31. Dans de nombreux établissements les revendications de la pétition sont soumises au vote des conseils d’administration.

            Le mouvement des personnels de vie scolaire de l’académie de Toulouse montre aux collègues des autres académies que la précarité et la multiplication des statuts n’empêchent pas de se mobiliser. Si nous nous y mettons tous ensemble à la rentrée nous pouvons faire reculer la précarité !

Petit lexique pour s’y retrouver dans tous ces sigles :

            _MI/SE : Maître d’Internat et Surveillant d’Externat. Statuts issus du Front Populaire permettant de concilier études universitaires et emploi de surveillant.

            _AE : Aide Educateur. Emploi jeune du gouvernement Jospin, employé pour 5 ans.

            _AED : Assistant d’Education. Se substitue au  statut de MI/SE depuis la rentrée 2003. Moins avantageux et beaucoup plus précaire : Pour le même salaire, quand un MI/SE travaille 32h pendant 37 semaines maximum, un AED travaille 36h pendant 39 semaine minimum  (« travailler plus pour gagner pareil »). Les AED ont des contrats de 3 ans maximum mais en général de 1 an seulement. Les AED ne bénéficient pas des congés pour concours et examens sans compensation de service.

            _EVS : Emplois Vie Scolaire. Contrats aidés du gouvernement Villepin. Employés en CAE (Contrat d’Accompagnement à l’Emploi) ou en CAV (Contrat d’Avenir) ils sont hyper précaires : temps partiels subis, durée du contrat de 6 à 24 mois maximum. Fortement subventionnées ils ne coûtent quasiment rien à l’employeur…