NON AU DEMANTELEMENT
DE L’ENSEIGNEMENT
PROFESSIONNEL !
Alors que l’offre scolaire de formation professionnelle au niveau V est globalement insuffisante sur l’académie de Toulouse, et ce depuis plusieurs années, voilà que notre académie s’engage dans une refonte profonde de cette offre en transformant massivement les filières scolaires BEP (2 ans) + Bac Pro (2 ans) en une seule possibilité : le Bac Pro en 3 ans.
Faisant fi des conclusions du rapport Prat de septembre 2005 qui fait un bilan très mitigé des premières expériences de Bac Pro 3 ans, le ministre en septembre, puis le recteur décident, dans un seul souci d’économies budgétaires, de mettre les bouchées doubles pour transformer les filières scolaires BEP (2 ans) + Bac Pro (2 ans) en une filière directe Bac Pro 3 ans.
Reprenons les termes de la conclusion de l’inspecteur Prat inscrits dans son rapport, ainsi que ses propositions :
« Si le bac professionnel constitue une première réponse à la flexibilité des parcours ce dispositif n’y répond que partiellement et de manière trop rigide… Le parcours en trois ans n’est donc qu’un élément de réponse qui ne concerne qu’une faible partie des publics ».
En effet, seuls les élèves issus de troisième ayant un potentiel suffisant pour acquérir le niveau IV de formation pourront suivre un cursus raccourci à
trois ans sans étape de validation intermédiaire. Nous prenons cette proposition du rapport à notre compte : « En effet, certaines qualifications du niveau IV n’imposent-elles
pas un cursus en 4 ans (lorsque le savoir-faire est important (hôtellerie, bâtiment par exemple) ? »
Que fera-t-on des autres ?
La redéfinition de la carte scolaire des formations professionnelles qui semble se dessiner ne propose pas la moindre
possibilité de période probatoire qui permette ensuite à un élève qui éprouverait des difficultés à suivre de se réorienter vers un cursus classique de BEP en 2 ans puis d’une poursuite en Bac
Pro en 2 ans.
La recherche d’économies budgétaires ne doit pas conduire à des décisions qui seraient synonymes d’abandon pur et
simple d’une grande partie de notre jeunesse, qui plus est, de la partie la plus fragile qui a des attentes très fortes vis-à-vis du système éducatif.
La réduction de l’offre de formation scolaire aux niveaux V et IV dans notre système public d’éducation conduira les jeunes les plus fragiles vers des formations dispensées par des organismes extérieurs, sous statut d’apprentis. Nous ne saurions nous contenter de cette solution, d’autant que nous savons bien que les employeurs ne sont pas demandeurs de ce type de public (jeune et peu formé) pour s’engager dans des contrats d’apprentissage.
Au mépris de toute concertation, de toute réflexion contradictoire, le choix a été fait de laisser tomber une grande partie des jeunes issus de troisième et de les laisser en pâture, à la merci de certains qui ne pourraient voir en eux que main d’œuvre taillable et corvéable à souhait, sans armes ni outils pour se défendre.
Contrairement à ce qui s’est parfois passé, nous n‘en sommes pas au stade de l’expérimentation dans une académie pilote. Les contacts que nous avons pris avec la direction nationale de notre syndicat et d’autres académies, montrent encore une fois que l’attaque est massive, rapide et brutale.
Ils nous faut donc exiger des chefs d’établissement qu’ils nous communiquent les informations dont ils disposent, faire des AG et des heures d’information
syndicale partout où cela est possible, informer les élèves des projets de l’administration, prendre contact avec les fédérations de parents d’élèves au niveau local.
Nous appelons à une :
DES PERSONNELS DE LYCEES PROFESSIONNELS MERCREDI 28 NOVEMBRE 2007 A 14H A LA BOURSE DU TRAVAIL DE TOULOUSE Pour s’informer et organiser la mobilisation |