A la demande du groupe CGT
et sous la pression des groupes CGT, FO et FSU,
le Conseil Economique et Social Régional Midi-Pyrénées
a adopté le voeu suivant:
"REDUCTION DE L’OFFRE DE FORMATION EN BEP ET GENERALISATION
DES BACCALAUREATS PROFESSIONNELS 3 ANS EN MIDI-PYRENEES
Le Rectorat de l'Académie de Toulouse a annoncé la mise en oeuvre rapide d'une injonction ministérielle transmise aux recteurs le 29 octobre 2007. Cette note demande de s'engager rapidement vers la suppression de 50% des BEP et la généralisation des bacs professionnels en trois ans. Cette décision a été prise sans concertation, ni négociation, notamment avec le Conseil Régional qui a, de par la loi, compétence en matière de formation professionnelle.
L'obtention d'un BEP suppose deux années de formation. Il valide une formation et détermine une qualification. Il permet soit l'insertion dans la vie active, soit la poursuite d'études avec deux années supplémentaires de formation, vers un baccalauréat professionnel en 4 ans. Ce parcours constitue, jusqu'à présent, la norme pour l'obtention d'un baccalauréat professionnel.
Le BEP permet, aussi, à certains élèves de se réorienter vers les filières technologiques, grâce à une classe passerelle dénommée « classe d'adaptation », puis de poursuivre vers le supérieur (BTS), ce que ne permet pas en pratique le baccalauréat professionnel (sauf pour les détenteurs d'une mention). La suppression des BEP implique, de fait, la suppression de ces classes d'adaptation.
La réforme proposée par Xavier Darcos, sans aucune discussion préalable avec qui que ce soit, veut généraliser une expérimentation qui a lieu depuis 2001 : tester un parcours du baccalauréat professionnel en trois ans à l'issue de la troisième. Le rapport rendu par l'Inspection Générale de l'Education Nationale en septembre 2005 est pourtant très critique sur cette expérimentation.
La généralisation de cette expérimentation a pour conséquences :
•La suppression des formations BEP à court terme dans la quasi-totalité des filières tertiaires, industrielles et agricoles.
•Le niveau V maintenu au seul CAP à vocation à insertion professionnelle immédiate.
•Une diminution de la capacité d’accueil de près de 400 places en LP dès la rentrée 2008, alors que le manque de places (déjà pointé par le CESR) est problématique dans la région depuis plusieurs années.
•La délivrance d’une certification par l’échec au bout de deux ans de formation pour les élèves ne pouvant pas poursuivre en troisième année.
En outre, la réduction massive des BEP dès la rentrée prochaine modifie radicalement l'architecture des formations professionnelles et technologiques, sur laquelle est bâti le Plan Régional de Développement des Formations (PRDF) élaboré en 2006 pour la période 2007-2011. La formation professionnelle relève bien d'une compétence du Conseil Régional, le Rectorat d'Académie en étant le partenaire.
Au vu de ces éléments, le CESR émet le vœu suivant :
Le CESR de Midi-Pyrénées désapprouve la décision prise brusquement par le Rectorat de réduire massivement les BEP et de généraliser les baccalauréats professionnels en 3 ans.
Ce choix va pénaliser de nombreux jeunes de la région et modifier profondément les structures de l’enseignement professionnel et technologique en Midi-Pyrénées.
Cette décision prise dans la précipitation et l'opacité la plus totale est inacceptable. D’autre part, elle remet en cause le partenariat Etat-Région validé par le PRDF.
Le CESR insiste pour qu'une concertation active et rapide soit organisée avec l’Etat, puis avec tous les acteurs de la formation de Midi-Pyrénées et, en particulier, entre le Rectorat de l’Académie, la Direction Régionale de l’Agriculture et de la Forêt et le Conseil Régional sur cette question à très forte incidence régionale."