RENTRÉE 2008 : UN GOUVERNEMENT QUI NUIT GRAVEMENT A L’ÉCOLE PUBLIQUE !
Partout dans le pays, de nombreuses suppressions de postes d’enseignants sont prévues à la prochaine rentrée par le gouvernement.
Les premiers à payer les conséquences de ces mesures vont bien être l’immense majorité des élèves et singulièrement les élèves des milieux populaires.
A Toulouse, dans les quartiers du grand Mirail ( Bagatelle, Bellefontaine, Faourette, Papus, Reynerie…), il n’y aura pas moins d’élèves et le nombre d’élèves en difficultés scolaires augmente, principalement en raison des conditions d’existence des familles qui ne font que se dégrader.
Parents comme enseignants, nous avons pu vérifier depuis de nombreuses années que, pour ne serait-ce que compenser un peu les inégalités dues au fonctionnement de la société, les écoles, les collèges, les lycées doivent pouvoir offrir :
- des classes à faibles effectifs
- des prises en charge individualisées suffisamment régulières par des enseignants spécialisés dans ce travail pour les élèves qui sont en échec, pendant les heures de classe.
Pourtant, c’est l’inverse qui se prépare par :
- la diminution du nombre d’enseignants qui permettent de travailler en petits groupes (½ poste à Buffon, 1 poste à G. Hyon, 1 poste à Papus, ½ poste à P. Dottin, ½ poste à V. Hugo,)
- la diminution ou la suppression de postes d’enseignants permettant aux directeurs et directrices d’être déchargés de classe pour s’occuper du fonctionnement de l’école.
- Une importante modification du temps de travail des élèves par la réduction à 24 heures du temps de classe (4 jours de 6 heures).
- L’utilisation de la demi-journée du mercredi réservée aux seuls élèves en difficulté qui devront donc venir à l’école plus que les autres. Cela implique à terme la disparition programmée des Réseaux d’Aides composés d’enseignants spécialisés qui intervenaient jusqu’alors pendant le temps de classe, sans stigmatiser les élèves en échec.
- Un changement de plus des programmes scolaires dont la « nouveauté » consiste surtout à justifier l’insuffisance de postes d’enseignants par le retour aux leçons de morale et à de fausses recettes pédagogiques.
- Dans les collèges, comme à celui de Bellefontaine, c’est aussi la suppression d’heures d’enseignement, donc de moyens humains et des effectifs toujours plus nombreux par classe.
Cette dégradation des conditions d’enseignement aura comme autre conséquence un nombre d’élèves plus important orientés vers les filières d’apprentissage alors que les BEP vont être supprimés pour faire place à un BAC professionnel sur 3 ans ( au lieu de 4 années BEP+BAC).
La sélection en sera donc plus importante et augmentera encore le nombre d’élèves sortis
du système scolaire.
C’est bien à une politique d’ensemble de démolition du service public d’éducation à laquelle nous devons faire face.
Le gouvernement a décidé de frapper fort et vite, en tentant de cacher ses véritables objectifs de restrictions budgétaires derrière tout un discours qui se prétend « rénovateur ».
Mais, comme pour tous les autres services publics qui ont été ou sont frappés (santé, transport, poste, télécommunications, énergies) les prétendues « réformes » ont toutes le même objectif : dépenser moins pour ce qui est utile à la population, dépenser plus pour ce qui est rentable pour une minorité et lui faire des cadeaux fiscaux.
Déjà, un peu partout, dans des quartiers comme dans des zones rurales des réactions de parents et d’enseignants se manifestent par des occupations, des rassemblements, des délégations, des grèves.
Au collège Bellefontaine, la mobilisation menée depuis une dizaine de jours a permis d’obtenir la réouverture d’une classe de 6ème et de faire reculer l’Inspection Académique sur d’autres mesures.
C’est un encouragement à agir et à fédérer le mécontentement et les actions qui s’expriment pour l’instant de manière dispersée.
Nous pensons qu’il faut une riposte plus large, qui permette l’expression et l’élaboration collective d’un mouvement d’ensemble par un nombre de plus en plus important d’enseignants, de parents, d’habitants.
Nous vous proposons donc de nous réunir, enseignants et parents des quartiers du grand Mirail pour en discuter et
organiser collectivement l’action :
VENDREDI 4 AVRIL 2008
à 17h30
à
L’école élémentaire publique de PAPUS
46 allée de la Guyenne
31100 Toulouse
Métro Bagatelle
Des enseignants, syndiqués à la CGT-Education, à Sud Education, au Snudi-FO, au Snuipp-FSU, non syndiqués, réunis à la Bourse du Travail de Toulouse, le mercredi 26 mars, après le rassemblement au Capitole.