Communiqué de presse de l’APSES du 22 octobre 2008
Les sciences économiques et sociales ne sont-elles pas essentielles à la compréhension du monde ?
Lors de sa conférence de presse du 21 octobre 2008, Xavier Darcos a annoncé les grandes lignes de la réforme de la classe de
seconde. L’Apses est abasourdie par les choix effectués et par une partie des arguments développés par le ministre pour les justifier. Il a en effet avancé : "J'ai entendu beaucoup de
contre-vérités circuler sur le contenu de ces enseignements généraux, comme si on pouvait imaginer qu'un ministre de l'Éducation nationale puisse proposer de rendre optionnel l'enseignement
d'histoire et géographie ou l'enseignement des sciences expérimentales. Je crois évidemment ces deux champs disciplinaires absolument essentiels à la formation du jugement et à la compréhension
du monde par les élèves et c'est la raison pour laquelle ils figurent parmi les enseignements généraux que devront suivre tous les élèves de la nouvelle seconde."
Quid des sciences économiques et sociales ? Ne sont-elles pas une discipline scolaire « absolument essentielle à la formation du
jugement et à la compréhension du monde » pour reprendre les mots du ministre ? La connaissance et la compréhension du monde économique, social et politique ne méritent-elles pas qu’un
enseignement de culture générale alliant une pluralité de sciences sociales perdure dans le lycée du 21ème siècle ? Ne veut-on pas que les lycéens puissent comprendre la crise financière qui
secoue actuellement la planète ? Ne veut-on pas qu'ils s'affranchissent du choc émotionnel des images et des discours ? Ne veut-on pas d’une jeunesse apte à se situer dans un monde social en
mutation permanente ?
Apparemment non si l’on en juge le sort réservé à l’option de SES dans la future seconde ! L’enseignement de SES, loin d’être
rendu obligatoire en seconde est amputé de 40% de l’horaire élève, mais encore plus inquiétant, le futur module semestriel de SES est mis en concurrence avec pas moins de 20 nouveaux
enseignements modulaires d’approfondissement ou de découverte parmi lesquels des enseignements présents dans les enseignements fondamentaux obligatoires (mathématiques, histoire-géographie,
langues, EPS etc). Aujourd’hui plus de 40 % des élèves de seconde choisissent l’enseignement optionnel annuel de SES, mais demain ? Est-il imaginable qu'un lycéen puisse ne bénéficier d'aucune
formation économique et sociale, alors même qu'un élève pourra suivre deux modules semestriels de certains enseignements généraux, auxquels il pourra ajouter deux modules d'approfondissement dans
la même matière ? Malheureusement oui, dans le cadre de l'organisation des enseignements proposés, ce qui montre le peu de place fait à l’enseignement de sciences économiques et sociales dans la
réforme de la classe de seconde, et plus généralement au lycée, alors même que les SES et la série ES connaissent un succès indéniable auprès des lycéens et de leur famille. Pourquoi vouloir
marginaliser un enseignement et une série qui marchent ?
L’enseignement de SES doit être rendu obligatoire en seconde. On comprend mal comment les élèves pourront faire un choix
d’orientation éclairé si une discipline scientifique au centre du parcours « Sciences de la société » se réduit à une simple option semestrielle dans la maquette de seconde.
L’APSES appelle les citoyens attachés à cet enseignement à signer massivement en ligne l’Appel « La réforme du lycée et
les SES : pas cette réforme-là, pas comme cela ! »
http://www.apses.org