manifeste
pour
L’enseignement des arts appliqués en lycée professionnel
Le droit d’accès à la culture pour tous est une exigence de citoyenneté. Il se pose en terme de développement culturel global, l’enjeu étant d’assurer l’émancipation, le progrès social et la construction d’une véritable démocratie culturelle. Congrès de la FERC mai 2007
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epuis de nombreuses années, l’enseignement des arts, réduit à portion congrue, est régulièrement remis en cause.
Aujourd’hui, le ministère profite de la généralisation du bac pro en 3 ans pour tenter de détruire l’enseignement des arts appliqués en lycée professionnel.
Si l’accès à l’art et à l’enseignement artistique à l’école est une revendication fondamentale de la CGT, car source d’émancipation et de transformation sociale, l’attaque porte, aujourd’hui, sur une matière professionnelle constitutive, aussi, de la formation qualifiante du jeune, futur bachelier.
Elle constitue la première lutte emblématique, d’autres suivront dans ce domaine dans le cadre des réformes en cours et à venir au lycée général et technologique.
Les arts appliqués, en lycée professionnel, c’est l’art au quotidien : design d’objet, design d’espace et design graphique autrement dit mode, pub, architecture… Tous ces domaines autour de nous sont constitutifs de notre société, nous aident à mieux comprendre notre environnement.
C’est également une initiation à l’histoire des arts, la possibilité de découvrir des lieux culturels, de rencontrer des artistes, de réaliser des travaux artistiques. C’est aussi pour des jeunes souvent démunis face à l’art, un moment permettant d’accéder à une culture trop souvent élitiste et inaccessible à celui qui n’a pas reçu cette éducation, d’avoir une véritable ouverture culturelle.
Cela participe à la vision de l’enseignement initial public sous statut scolaire : former l’Homme, le travailleur et le citoyen.
L’enseignement artistique a toute sa place, au même titre que l’histoire, des lettres, des langues, des maths, des sciences … afin que ces jeunes puissent disposer d’un enseignement général complet aux côtés d’une formation professionnelle solide.
è Historiquement, la CGT a toujours entretenu un rapport particulier avec l’art, qu’il ait des applications commerciales et industrielles ou non. C’était le cas dans les bourses du travail au 19e siècle. C’est toujours une longue tradition dans les Comités d’entreprise où la CGT est présente et ce sera toujours les cas en défendant l’enseignement des arts appliqués à l’école.
è Aujourd’hui, la généralisation du Bac pro 3 ans, faite dans la précipitation et sans concertation, prévoit de réduire les heures dévolues à ces enseignements à 1 heure par classe et par semaine, avec parfois 30 élèves par classe (au lieu des 2 heures par semaine et par niveau : BEP et Bac pro 2 ans + 2 ans. Plus d’assurance d’une quelconque évaluation, pas de programme ni d’information concernant les conditions d’examen plus généralement du bac pro 3 ans.
Pour les enseignants de cette discipline,
ce serait une grave aggravation de leurs conditions de travail :
plus de 500 élèves par semaine, soit 18 classes à 30 élèves en moyenne.
C’est pourquoi la CGT Educ’action appelle tous les enseignants à se mobiliser pour défendre un enseignement des arts appliqués, enseignement de qualité et garantie d’un accès à la culture pour tous les élèves.
Elle s’engage dans la défense de l’enseignement des arts avec les enseignants d’arts appliqués.
Le sort réservé aux arts appliqués confirme notre analyse à propos de la réforme de l’enseignement professionnel et notre refus de la généralisation du Bac pro 3 ans.
Ensemble, avec la CGT Educ’action exigeons :
Le maintien des cursus en 4 ans (2 ans de BEP + 2 ans de Bac pro)
Le rétablissement des grilles horaires nationales hebdomadaires.
2 heures hebdomadaires à minima d’arts appliqués pour tous les élèves avec un seuil de dédoublement défini nationalement.
La mise en place d’une épreuve d’art au Baccalauréat professionnel.
La réouverture des concours de recrutement en art et arts appliqués et une augmentation du nombre de postes en chute libre depuis 7 ans.
Une politique ambitieuse de développement de projets artistiques et culturels accompagnée des moyens financiers nécessaires.