ENSEIGNEMENT PROFESSIONNEL : OU EN SOMMES NOUS ?
Après la journée d’action du 24 mars, une rencontre a eu lieu le 31 mars, à l’initiative de collègues du Lycée Eugène Montel de Colomiers, suite à une heure d’info syndicale dans cet établissement, animée par la CGT éduc’action.
L’objectif de la réunion était d’échanger, de confronter nos appréciations de la situation, d’envisager des actions. A cette réunion ont participé des collègues syndiqués et non syndiqués et des élus du personnel CGT et SNUEP-FSU. Les établissements suivants étaient représentés : LP Guynemer, Françoise, Mirail, Bayard, Roland Garros, Jean Baylet de Valence d’Agen et Vic en Bigorre.
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Un même accord a émergé sur notre appréciation de la réforme : une réforme conçue pour essentiellement supprimer des postes : dans certains établissements, les collègues ont fait des projections sur 2 ou 3 ans et le résultat est édifiant !
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Beaucoup de craintes devant l’autonomie accrue des établissements, avec en particulier le volet d’heures dédoublées globalisées à attribuer par l’établissement et la fin des normes nationales : division des équipes en perspective et porte ouverte au clientélisme. Chaque établissement fera « sa sauce » et les élèves n’auront pas les mêmes conditions d’étude suivant les établissements.
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Des disciplines particulièrement touchées (arts appliqués…), des programmes alourdis (lettres histoire) avec des conditions de travail plus difficiles (cours en classe entière)
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Des difficultés accrues en ce qui concerne les stages : problème de l’âge et de l’utilisation des machines
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Constat d’un risque de dévalorisation du diplôme : diplômes colorés « maison » avec une importance accrue du CCF, et une épreuve orale de « rattrapage » dévaluée. Les menaces sur les diplômes nationaux sont impulsées par le patronat afin de casser les conventions collectives. C’est la qualification de la classe ouvrière qui est en jeu.
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De gros problèmes d’orientation en perspective, avec un manque d’information des CIO, des inquiétudes des familles, l’absence de passerelles du CAP au Bac Pro
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La crainte d’un abandon d’une partie de la jeunesse, avec une aggravation de la descolarisation : on rappelle que déjà à la rentrée 2008 1200 jeunes en Haute Garonne n’avaient pas eu d’affectation en LP. La réforme risque d’aggraver cette situation.
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Une offre de formation réduite et l’apprentissage favorisé (voir notamment la politique régionale sur ce point) ; mais des milliers de places restent vacantes en CFA, car les patrons ne prennent pas certains de nos élèves, ce qui va être encore plus évident avec la crise.
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Le constat que nos conditions de travail se dégradent et que la gestion des élèves est difficile et que la réponse de l’administration est de mettre en cause l’enseignant (cas de procédures disciplinaires de collègues).
Actions possibles :
Les participants ont affirmé leur accord avec la plate forme de revendications déposée au rectorat le 24 mars. Ce texte peut être un outil de mobilisation. Il faut le faire connaître, par ex sous forme de pétition. Il faut aussi réfléchir à des actions de médiatisation pour faire connaître la réalité des lycées professionnels qui intéressent très peu les médias. Nous avons décidé de poursuivre les réunions pour maintenir les échanges et entretenir la mobilisation.
Prochaine réunion : mardi 28 avril à 18h à la Bourse du travail