L'enseignement et l'inclusion
relèvent de plus en plus du combat perpétuel.
Dans les textes on précise douze élèves... on en a treize !
Quatorze ! Quinze !… Qui dit mieux ?
Grâce au fameux leitmotiv du « manque de moyens », cette année l'administration nous a offert une rentrée hors normes en tous les sens du terme. Ainsi par exemple, sur le secteur d'Auterive une ULIS-école a été supprimée l'an dernier, ce qui fait que cette année toutes les ULIS-écoles alentours se retrouvent surchargées.
Nous passerons les détails sur cette « fermeture de dispositif pour en ouvrir un nouveau dans le secteur Sud-Est de Toulouse » qui s'est faite en avril et a laissé les collègues de l'école seuls face aux familles pour annoncer la nouvelle et gérer les dossiers des élèves pour faire ici un début de bilan sur la situation actuelle des collègues d'ULIS-école :
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Nombreuses sont les ULIS-écoles à dépasser le cadre de 12 élèves. Cette réalité rend le travail de différenciation et adaptation pédagogique de l'enseignant-e encore plus lourd et ne permet pas une gestion de classe optimale, car dans la grande majorité des cas les PPS des élèves nécessitant de petits effectifs de classe ne sont pas respectés. Cela donne des classes explosives où enseigner est un combat quotidien et génère une fatigue sévère.
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Pour certain-e-s collègues, la gestion des AVS-co est une problématique de plus à gérer : il n'est pas rare de rencontrer en ULIS-école des personnels qui ne sont pas formés, peu motivés compte tenu de leurs conditions de travail, et dont l'affectation ne respecte pas leurs problématiques de santé. De fait il est encore arrivé cette année que des enseignant-e-s se retrouvent seuls en classe dès la rentrée, ou que d'autres en fin d'année scolaire se battent pour que le contrat de leur AVS-co soit renouvelé.
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Cette année plus que jamais, les inclusions deviennent de plus en plus difficiles pour les enseignants d'ULIS-école, parce qu'elles sont plus nombreuses à gérer, parce que les effectifs des autres collègues montent à 27, 28, 29... , etc. C'est bien joli de faire des formations d'écoles pour renforcer les inclusions, mais quand les moyens n'y sont pas, on ne peut rien faire.
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En parlant de formations, hormis la fameuse et obligatoire « débuter en ULIS-école » de 2 jours (parce qu'en 2 jours, on peut être formé-e-s pour toute une année!) qui s'est déroulée l'an dernier en fin d'année (très utile !), bien souvent dans les écoles se pose le problème de l'absence de l'enseignant-e d'ULIS-école, qui n'est pour ainsi dire jamais remplacé-e et se retrouve seul-e face à la pression de collègues qui subissent l’ingérence d'un service de remplacements inefficace et tirant lui aussi à l'économie.
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Et que dire du GEVASCO qui impose aux collègues de remplir seuls 7 pages à multiplier par le nombre d'élèves pour les équipes de suivi scolaire, dont on note l'absence ou le retard de la formation : des collègues ont déjà réalisé des équipes de suivi avant même d'être formés, et d'autres ne le seront probablement même pas.
Mais que fait l'ASH ?
La circulaire n° 2009-087 du 17-7-2009 du Bulletin officiel n° 31 du 27 août 2009, et la nouvelle circulaire n° 2015-129 du 21-8-2015 précisent toutes deux :
« L'effectif des Ulis école, comptabilisé séparément des autres élèves de l'école pour les opérations de la carte scolaire, est limité à 12 élèves. Toutefois, l'inspecteur d'académie-directeur académique des services de l'éducation nationale (IA-Dasen) peut décider de limiter l'effectif d'une Ulis donnée à un nombre sensiblement inférieur si le projet pédagogique du dispositif ou si les restrictions d'autonomie des élèves qui y sont inscrits le justifient. »
Pourtant, quand parents d'élèves et enseignant-e-s interpellent les IEN pour se plaindre que cette circulaire n'est pas respectée, la réponse faite par l'administration pour se justifier est la suivante :
« Une circulaire, ce n'est pas la loi, et la loi ne fait aucune précision sur ce point. ».
En effet, depuis la création des CLIS, il n'y a pas de loi : les CLIS ont été créées à partir d'une circulaire, et non d'une loi. Cependant, la finalité d'une circulaire est de définir les conditions d'applications de la loi, et en l'absence de loi, c'est la circulaire qui fait office de texte référentiel. Or depuis la circulaire de création des CLIS du n° 91-304 du 18 novembre 1991, abrogée et remplacée par la circulaire n° 2002-113 du 30 avril 2002, le texte ne change pas concernant le nombre d'élèves en ULIS-école : c'est 12, pas plus.
De fait deux solutions s'imposent :
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ou les collègues d'ULIS-école peuvent désormais suivre la hiérarchie et s'affranchir de cette circulaire définissant les paramètres d'application du dispositif ULIS-école (Gevasco, temps de présence devant les élèves et concertation, participations aux animations pédagogiques...),
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ou ils-elles vont devoir se mobiliser face à une situation d'illégalité de la part de leur hiérarchie qui ne respecte pas les circulaires de la Ministre de l’Éducation nationale parues dans le Bulletin Officiel pour faire respecter leurs droits.
Lisez et diffusez ce tract sur les ULIS en Haute-Garonne à la rentrée 2015.