Depuis octobre 2007, le ministère poursuit sa réforme Bac Pro 3 ans tambour battant, malgré les mobilisations des enseignants et des élèves. Les protocoles de discussion signés fin décembre 2007 et en juin 2008 par plusieurs organisations syndicales ont été des points d’appui du ministère pour poursuivre cette réforme.
Si certains collègues ont pu à un moment donné se laisser bercer d’illusions (par exemple sur le fait d’enseigner en BTS), aujourd’hui, les nouveaux développements de la réforme qui s’accompagnent de l’annonce dans les établissements de la carte des formations ( à l’ordre du jour du CTPA du 19 janvier) permettent de mesurer les dégâts.
Le 8 décembre, s’est tenu le Conseil Interprofessionnel Consultatif et le 17 décembre le conseil supérieur de l’éducation. A l’ordre du jour, la rénovation de la voie professionnelle.
De nombreux arrêtés et décrets ont été proposés par le Ministère.
Petit à petit, des éléments techniques de la réforme se révèlent :
- Grille
horaire : Des centaines d’heures en moins ; une grande partie des horaires seraient soumis à l’autonomie
des établissements et la grille est annualisée.
-Choix du tout CCF : remise en cause du diplôme national et alourdissement de la charge de travail des enseignants.
-Epreuve de rattrapage du Bac Pro :Au rabais ? Cette épreuve pour les candidats qui auront obtenu entre 8 et 10 sur 20 (avec plus de 10 en matières professionnelles) consisterait en un entretien de 20 minutes, particulièrement flou qui permettrait de rattraper complètement l’élève…
-Substitution du BEP par un diplôme de niveau V équivalent à passer en CCF: pour quelle valeur ? Nous ne sommes pas dupes devant cet « ersatz » de BEP
-Réduction des champs professionnels en seconde pour créer une classe indifférenciée (palier d’orientation par l’échec ?)
-22 semaines de stage sur 3 ans (au lieu de 19 en 4 ans), avec les difficultés prévisibles pour les entreprises, et des programmes alourdis.
Par ailleurs, les annonces de la carte des formations dans les établissements soulèvent l’inquiétude : ex : fermeture d’un BEP Métiers de la Productique à Gourdan sans ouverture d’un CAP en contrepartie, malgré des assurances en ce sens, suppression du BEP électrotech sans compensation au LP Aristide Berges de St Girons…Il semblerait par ailleurs que le CAP soit délaissé par la formation initiale au profit de l’apprentissage ou l’alternance. Ce qui revient encore une fois à abandonner un certain type d’élèves.
Les conséquences sont de plus en plus claires :
Pour les enseignants : chacun peut faire ses comptes en matière d’heures et de postes à la clé supprimés. Les mesures de carte scolaire risquent d’être légion et les postes se raréfier. Dans certaines disciplines, en particulier professionnelles, il est question de mesures de reconversion.
Pour les élèves : c’est la réduction de l’offre de formation en formation initiale. Plusieurs centaines d’élèves n’avaient pas d’affectation à la rentrée. Que vont devenir les élèves qui n’auront pas le niveau suffisant pour intégrer un Bac Pro 3 ans ? La seule perspective sera celle d’un CAP, avec des possibilités réduites de passerelle, et des capacités d’accueil limitées.
Pour enseignants et élèves : aggravation des condition de travail et d’étude avec alourdissement des effectifs élèves et un nouveau calcul globalisé des heures en groupe à répartir par l’établissement, avec des risques de tension dans les équipes.
Un ensemble de faits qui malheureusement vont dans le sens des régressions que nous dénonçons depuis des mois.
LA CASSE de L’ENSEIGNEMENT PROFESSIONNEL PUBLIC
A l’inquiétude des personnels, il faut rajouter le mouvement lycéen qui n’a pas cessé depuis le printemps dernier de se mobiliser
contre cette réforme au même titre que la réforme des lycées. Le report de cette réforme constitue un premier recul, dont ne se contentent pas, à juste titre les jeunes. Mais parce que nous
considérons que les 3 voies générale, technologique et professionnelle doivent être à égalité, nous devons exiger aussi le report de la réforme Bac Pro 3 ans.
Il faut nous mobiliser devant les échéances prochaines (CTPA du 19 janvier). Il faut nous réunir dans les établissements pour
étudier les textes qui viennent de sortir (grilles horaires, textes sur l’organisation du Bac Pro, programmes…) Nous devons mesurer les conséquences pour chaque établissement et pour
l’organisation des cours.
Pour confronter les expériences et décider d’actions communes, nous invitons tous les personnels à une
ASSEMBLEE GENERALE DES PERSONNELS DE LP
MERCREDI 14 JANVIER A 14H A LA BOURSE DU TRAVAIL DE TOULOUSE |