Un enseignant absent = un enseignant remplaçant
EN HAUTE GARONNE, LE MANQUE DE REMPLAÇANTS A DEPASSE LE SEUIL DU CRITIQUE EN BATTANT DES RECORDS EN TERMES DE DEGRADATION DES CONDITIONS DE TRAVAIL DES ELEVES ET ENSEIGNANTS.
Comme depuis de nombreuses années, à la rentrée 2015 notre département était déficitaire en enseignants titulaires remplaçants. Fin octobre, l'administration affichait clairement qu'il n'y avait plus aucun remplaçant de disponible. Les bricolages en cas d'absence(s) non-remplacée(s) dans les écoles sont allés bon train :
- attribution de missions de Brigades au ZIL,
- reprise d'un ZIL en cours de remplacement dans une école pour l'affecter sur un autre remplacement parce qu'une équipe enseignante ou association de parents d'élèves haussait le ton…
Et en février, création d'un protocole donnant obligation aux directrices-directeurs d'écoles de jouer un rôle autoritaire qui sort du cadre de leur fonction afin de priver certains enseignants de REP+ de leur droit de pondération !
Dans son communiqué de presse, M. Caillaut, DASEN, « déplore que des enseignants aient refusé d'accueillir les élèves en classe au prétexte que deux enseignants remplaçants étaient absents pour maladie ».
A très juste titre, il a été répondu par les collègues REP+ lors de l'audience du 5 février, qu'être forcé-e-s d'accueillir 8 élèves en plus dans une classe, et ce quand on ne dispose même pas de mobilier pour cela, n'est pas acceptable, tant pour la sécurité des élèves que pour la continuité pédagogique des apprentissages.
Le manque d'enseignants remplaçants en Haute-Garonne n'est pas un « un enchaînement de circonstances malheureuses » comme le prétend M. Caillaut. Il est le reflet d'une logique comptable orchestrée mettant à mal toute une profession et une société. Car ce sont les enseignants, les élèves et leurs familles qui subissent les ingérences créées par les suppressions de postes et de moyens qui se sont enchaînées depuis trop longtemps déjà :
Dans les campagnes, l'instauration des RPI grignote au fur et à mesure les postes d'enseignants, jusqu'à fermeture des écoles... Quel devenir pour les communes désertées par leurs écoles ? Comment vont-être organisés les transports scolaires ? Qui va payer ? Les parents, le contribuable...?
Dans le domaine du handicap, le choix de la surcharge des ULIS-écoles au détriment de la création de dispositifs supplémentaires entraîne une dégradation des conditions de travail et d'accueil de tous les usagers des écoles.
Dans le cadre des EREA, le choix de supprimer 14 postes d'enseignants spécialisés pour le remplacer par des postes de surveillants AED malgré les exemples antérieurs, dont l'académie de Grenoble, qui ont montré que cette mesure a des conséquences désastreuses sur le bien être et la scolarité des élèves et des équipes pédagogiques ! – démontre clairement un réel mépris du métier d'enseignant, et le seul but de cette mesure : l'économie.
Enfin, que ce soit en REP+ comme dans toutes les écoles de Haute-Garonne, le constat est le même de la part des équipes enseignantes : rares sont les semaines où il n'y a pas d'absences non-remplacées et de répartition d'élèves dans les autres classes. Certains élèves sont déjà arrivés à 1 mois de perdu faute de remplaçants !
C'est pourquoi la CGT Educ'action 31 soutient les enseignants de REP+, d'ULIS, d'EREA, ainsi que tous leurs collègues sans spécialité qui affichent aujourd'hui un ras-le-bol complet à juste titre.
Nous invitons ainsi tous les collègues du département à s'unir dans le cadre de leurs luttes afin de créer un rapport de force capable d'accéder à la satisfaction de leurs revendications, qui sont aussi celles de la CGT Educ'action, à savoir :
- L'arrêt de toute logique comptable en défaveur des élèves et des conditions de travail.
- La création des 1000 postes nécessaires pour pallier toutes les absences et permettre la mise en place de conditions de travail décentes pour les élèves et leurs enseignants.
- L'arrêt de tout recours à des personnels contractuels précaires et sans formation, et le recrutement de titulaires remplaçants par le biais de la liste complémentaire au concours de professeurs des écoles, ou par inéats même en cours d'année.
- Le respect des conditions d'accueil des élèves handicapés en termes d'effectifs dans les ULIS-écoles, mais aussi dans les classes non-spécialisées.
- La reconstruction de véritables réseaux d'écoles en donnant à ces dernières de réels moyens de fonctionner, en commençant par la restitution des postes détruits tout au long de ces dernières années.Favoriser des dispositifs qui fonctionnent, comme les EREA, en leur allouant les moyens nécessaires pour maintenir et améliorer les conditions de réussites des élèves.
Pour cela, la CGT Educ'action 31 appelle tous les enseignants de Haute-Garonne à manifester leur juste colère, revendiquer de meilleurs conditions de travail, et soutenir leurs collègues déjà en lutte.