Le 6 janvier 2019 une femme de 29 ans, mère d'une enfant, a été tuée par son conjoint à Toulouse.
Interrogé sur les circonstances de ce féminicide, Dominique Alzeria, procureur de la République du TGI de Toulouse, s'est exprimé en affirmant que dans le cadre de l’enquête, ''la piste passionnelle'' était privilégiée.

En réponse à ces propos,

le ''Camp des femmes'',

collectif féministe Toulousain,

appelle un rassemblement

Mercredi 16 janvier 2019 à 12h30

devant le Tribunal de Grande Instance de Toulouse
(Allées Jules Guesde)

Nul n'est censé ignorer que la notion de crime passionnel est abrogée depuis 1975 et que depuis 1994, le crime au sein d'un couple ou d'un ex-couple, est assorti de circonstances aggravantes.
Nous déplorons devoir encore aujourd'hui rappeler que ces féminicides conjugaux ne sont pas des crimes passionnels.
NON, Monsieur le Procureur, ces meurtres ne sont pas les conséquences d’un amour fou. Ils sont l'expression ultime des violences faites aux femmes dans notre société inégalitaire et peuvent se produire dans notre environnement quotidien.
En 2017, 130 femmes en France sont mortes sous les coups de leur conjoint.
Depuis le 1er janvier 2019, déjà deux femmes ont été assassinées par leur conjoint violent.
Cette situation est INSOUTENABLE.
Nous, le ‘’Camp des femmes’’, sommes solidaires de la douleur de leur famille, leurs enfants et leurs proches.
Le 25 septembre dernier, suite à sa prise de fonction, le Procureur de la République de Toulouse annonçait dans La Dépêche, faire des violences faites aux femmes sa priorité. Pourtant, en invoquant le crime passionnel il contribue à les banaliser et à les invisibiliser.
Lutter contre les violences faites aux femmes c’est notamment leur donner la possibilité de fuir en urgence dans un endroit sécurisant. Ce n’est pas le cas à Toulouse. En effet, Le Camp des Femmes s'est mobilisé en novembre dernier pour dénoncer le manque cruel de places d’hébergement en Haute Garonne.
Nous restons dans l'attente de solutions pérennes.
Nous demandons une implication concrète et entière de l’ensemble des acteurs institutionnels et judiciaires dans la lutte contre les violences infligées aux femmes.

MAINTENANT, CA SUFFIT !

Le camp des femmes
‘’Toutes unis, toutes à l’abri’’